Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), l’économie circulaire se différencie des processus de production linéaires, encore largement répandus. Dans ces derniers, les matières premières sont extraites pour être transformées en produits, qui sont vendus, consommés puis jetés (cf. schéma ci-dessous). Il en découle non seulement une raréfaction des matières premières, mais aussi des émissions polluantes, de grandes quantités de déchets et des atteintes à l’environnement
L’économie circulaire réintègre les matériaux et les produits dans le circuit (flèches vertes dans le schéma ci-dessous). En conséquence, elle nécessite moins de matières premières qu’un système linéaire. De plus, elle permet aux produits de conserver leur valeur plus longtemps et génère moins de déchets.
L’économie circulaire englobe l’entier du cycle des matières et des produits, à savoir l’extraction, la conception, la production, la distribution, l’utilisation sur une durée aussi longue que possible et le recyclage. Elle demande ainsi une approche différente de la part de tous les acteurs.
Les ménages et entreprises genevois produisent chaque année environ 90 000 tonnes de déchets organiques.
40 000 d’entre elles sont déjà revalorisées par méthanisation et/ou compostage par plusieurs acteurs locaux.
Les 50 000 tonnes restantes sont incinérées au Cheneviers, faute d’être triées à la source.
La nouvelle loi sur la gestion des déchets (LGD) en préparation prévoit de systématiser le tri à la source des organiques afin d’améliorer le recyclage et permettre la valorisation locale de cette ressource.
Remplacer l’usine existante de Châtillon, sur la commune de Bernex qui arrive en fin de vie au terme de 40 ans d’exploitation.
D’augmenter les capacités de traitement du canton pour permettre de valoriser localement la collecte de la p’tite poubelle verte et augmenter la production de gaz renouvelable.
De produire des engrais organiques de qualité pour le monde agricole pour remplacer des engrais issues de ressources fossiles.
Comme dans une bonne recette de cuisine, cette étape cruciale a pour but de préparer la matière pour qu’elle produise le plus de biogaz possible en la réduisant en petits morceaux et en l’homogénéisant.
Le rôle de cette étape est également de palier aux erreurs de tri et d’extraire la plus grande quantité possible de l’ennemi n°1 de la valorisation des organiques: le plastique.
Les déchets organiques sont déchargés par les bennes de collecte dans des fosses et repris par une pelle mécanique pour alimenter le broyeur. Lors de cette étape, un premier contrôle du tri est effectué pour sortir de la chaine les contaminants de grosse taille (sacs poubelle noir et/ou non-compostables, bâches en plastique, tuyau PVC, bouteille en verre…). On n’est jamais à l’abri d’une surprise!!
Une fois broyés, les déchets sont triés par criblage afin de séparer la fraction fine ( taille < 80 mm) et la fraction grossière.
La fraction fine est alors stockée dans la fosse d’alimentation automatique de l’unité de méthanisation qui fonctionne 7j/7 et 24h/24.
La fraction grossière est soumise à une étape de tri aéraulique, une sorte de gros aspirateur, qui va aspirer une partie des plastiques dits « légers » (morceaux sacs en plastiques déchirés, bouteille en PET..) qui seront évacués pour être incinérés aux Cheneviers. La matière résiduelle, principalement constituée de branches, est alors envoyée directement vers l’unité de compostage.
La méthanisation, action par laquelle la matière organique se dégrade pour se transformer en biogaz, est un processus biologique complètement naturel. Il s’agit d’un procédé principalement utilisé dans le monde de l’agriculture et dans le traitement des biodéchets. La méthanisation porte également le nom de « digestion anaérobie ».
Il s’agit d’un processus biologique particulièrement complexe qui nécessite la mise en place de certaines conditions physico-chimiques bien précises. En effet, c’est en l’absence d’oxygène et sous l’effet de la chaleur (à une température d’environ 53 degrés Celsius) que des bactéries spécifiques transforment la matière organique en méthane, du biogaz donc, et en dioxyde de carbone.
Le biogaz, principal résultat de cette transformation chimique, est alors épuré et odorisé pour être injecté dans le réseau de gaz de ville en remplacement du gaz naturel fossile.
Le dioxyde de carbone, quant à lui, est également épuré, comprimé et stocké et se destinera à une utilisation différente. Il pourra notamment être utilisé localement pour la production horticole ou la production de béton…
À l’issue de 15 jours de traitement, les déchets digérés au cours de la méthanisation sont « hygiénisés », c’est-à-dire qu’ils sont débarrassés des bactéries et des micro-organismes pathogènes. Les résidus de la méthanisation sont alors nommés le « digestat ».. Ces résidus peuvent alors être utilisés sans risque, notamment en tant que fertilisant agrobiologique.
Après filtration, la partie liquide du digestat sera utilisée comme fertilisant par les agriculteurs genevois. Riche en azote, en phosphore, en potassium et en calcium, ce liquide est idéal pour dynamiser la croissance des cultures. Les volumes épandus sur chaque parcelle sont enregistrés et un bilan de fumure permet de s’assurer que les doses utilisées correspondent aux justes besoins des plantes, prévenant tout excès préjudiciable à l’environnement.
La partie solide issue de la filtration est mélangée à des déchets de jardin (branches, feuilles) et subit une étape de compostage.
Contrairement à la méthanisation (dite « digestion anaérobie », sans présence d’oxygène donc), le compostage est un procédé de transformation aérobie (c’est-à-dire en présence d’oxygène) de matières fermentescibles.
Cette technique permet l’obtention d’une matière fertilisante stabilisée riche en humus : le compost. Cette dégradation des matières organiques s’accompagne d’une émanation de chaleur et de gaz carbonique.
Dans le cadre du compostage industriel, divers types de déchets et de matières d’une granulométrie différentes sont mélangés afin de permettre une circulation de l’air. De cette manière, le développement et la prolifération des micro-organismes sont favorisés, ce qui permet une transformation de la matière, à la fois pérenne et efficace, grâce à un apport d’air contrôlé tout au long du processus.
Au terme d’une période de quatre à huit semaines, le processus de compostage industriel est alors achevé. La matière est alors tamisée et séparée en deux :